lundi 27 décembre 2010

Des clefs pour Noël



Après plusieurs mois d'attente, nous avons finalement reçu les clefs de la maison, juste à temps pour Noël.

Le projet va maintenant pouvoir débuter. À suivre en 2011....

jeudi 23 décembre 2010

Tracasseries administratives

Pour tout vous dire, c’est un peu intimidant d’écrire un blog. On veut raconter ce qu’on vit mais en même temps, c’est un peu plus que de s’adresser à un journal intime. On sait qu’on va être lu. On ne veut pas nécessairement se plaindre ou dire des choses négatives des gens avec qui on intervient parce qu’on sait qu’ils pourraient en entendre parler. En tout, l’acquisition de cette maison à pris près de 6 mois. Plusieurs facteurs sont venus compliquer les démarches que nous vous exposerons en espérant ne pas trop vous ennuyer.

La première tracasserie a été l’offre d’achat qui a pris plus d’une semaine à rédiger. La maison appartenait au Ministère du Revenu puisque l’ancienne propriétaire était morte et qu’aucun héritier ne s’était manifesté dans les délais requis. Le formulaire exigé par le ministère est mal adapté. De multiples modifications ont été nécessaires et ont dues être rajoutées de façon manuscrite un peu partout sur le document, là on nous pouvions y trouver de la place. Une fois l’offre acceptée, le ministère devait demander l’autorisation du tribunal pour conclure la vente. Étonnamment, les délais ont été moins longs que prévus.

Bon, une fois l’autorisation reçue, il reste quand même quelques étapes à franchir avant que l'affaire soit dans le sac.  Pour commencer, il faut pouvoir la payer la maison et pour ce faire, nous avons besoin d’une hypothèque. Nous avions choisi d'acheter la maison avec notre compagnie, Maisons Québécoises, puisque nous voulions en faire un projet de résidence de tourisme. Notre compagnie est jeune et peut-être pas aussi bien établie que ce que l'aurait souhaité la banque. Dans cette situation, comment convaincre une institution financière de nous autoriser un prêt? Nous nous sommes donc entendus pour cautionner personnellement notre compagnie. Pour plusieurs, l'obtention d'une hypothèque peut se faire suite à une simple rencontre. Mais dès que l'on sort des situations conventionnelles, les différentes démarches s'alourdissent. Mieux vaut ne pas sous-estimez le temps à y investir et la quantité de documents à fournir.

Ensuite, il faut s'assurer que la maison se trouve bien sur un terrain qui lui appartient. C'est ce qu'on appelle un certificat de localisation. Habituellement, le vendeur est responsable de fournir un certificat valide. Or, dans notre cas, le vendeur exigeait que ces démarches soient à notre charge. Nous avons fait appel à un arpenteur-géomètre. Il a fait ses recherches, il a pris ses mesures et là, plus rien n'allait. Il faut dire qu'il disposait de peu de documents puisque la maison a toujours été transmise de génération en génération dans la même famille. Le document principal, celui de la concession de la terre, datait de 1860... À l'époque, les mesures étaient en perches et il n'y avait pas la route 132 mais bien un petit chemin de terre qui représentait une des frontières du terrain. Nous avons eu beaucoup de chance parce que notre unique voisin était prêt à régler le tout à l'amiable. Nous avons donc pris entente pour un nouveau bornage avec des limites qui satisfaisaient les deux partis.

Un autre professionnel essentiel à l'achat d'une maison est le notaire. Celui-ci veille à ce que l'on puisse avoir la pleine propriété de la maison (absence d’hypothèques, de servitudes, etc.). Le notaire est aussi responsable de rédiger l'acte de vente, d'orchestrer la transaction et de préparer les papiers pour l'hypothèque. Finalement, l'échange de clés peut avoir lieu. Bien que nous n'habitions pas encore la région de St-Roch-des-Aulnaies, nous avons privilégié l’embauche d’un notaire de la région. Nous nous sommes dit qu'il connaîtrait mieux les particularités régionales et de plus, cela correspondait à nos valeurs d'encourager les gens de la place. À l’image des autres démarches, de nombreux délais sont venus alourdir notre expérience avec ce professionnel.

Finalement, nous commençons à investir une somme considérable d’argent et d’énergie dans ce projet. Nous ne voulions pas prendre le risque de tout perdre par des feux, des vols, des inondations ou toutes ces autres choses qui n'arrivent jamais mais qui trainent au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès. Sans oublier que la banque nous demanderait une preuve d'assurance avant de débourser l'hypothèque. Nous nous disions que dans une économie de marché, nous pourrions facilement magasiner des assurances et choisir les plus abordables, celles avec les meilleures couvertures. C'est peut-être la raison pour laquelle nous avons un peu tardé avant d'entreprendre les démarches. Or nous avons eu une surprise. Pas facile de faire assurer une maison qui n'est pas tout à fait jeune, un peu protégée par des exigences patrimoniales et dont nous ne connaissions pas toutes les informations sur le chauffage, l'électricité et l'année de réparation du toit. Contrairement  au monde de l'automobile, les compagnies d'assurances ne sont pas tenues d'assurer une habitation. Elles peuvent donc choisir les types de produits qu'elles veulent assurer. Il faut croire que nous ne correspondions pas au type de produits qui intéressent la très grande majorité des compagnies d'assurance. . Nous avons dû appeler au moins 10 assureurs, passant parfois près d’une heure au téléphone avant d’essuyer un refus. Avec beaucoup de persévérance, nous avons trouvé une compagnie qui offrait une gamme de services plus flexibles et pour lesquels nous avons pu être admissibles. Nous serons donc assurés par Desjardins assurance générale. 


Les derniers mois ont été un peu difficiles. Nous rêvions de restaurer une maison ancienne pas de passer des heures et des heures au téléphone ou devant notre ordinateur pour envoyer des documents. Vivement les marteaux, les grattoirs et les pinceaux!!! Nous avons hâte de mettre la main à la pâte.

mardi 21 décembre 2010

Faire inspecter ou non?

Peu de dépenses sont aussi importantes que l'achat d'une maison. Dans notre cas, la maison Francoeur est notre toute première maison. Nous étions emballés mais nous voulions néanmoins être prudents.

De nos jours, l'inspection est quasi-automatique. Lorsque nous nous sommes interrogés sur la pertinence, nous nous trouvions même imprudents de remettre en question le fait de faire inspecter ou non. Mais la question mérite d'être soulevée. Qu'est-ce qu'un inspecteur, avec ses techniques modernes, pourrait nous apprendre sur notre maison ? Il nous parlerait de l'état de la plomberie, de l'état du système électrique, de l'état du système de chauffage ? Nous savions déjà que des travaux importants à ces niveaux s'imposaient et en avions tenu compte dans notre offre d'achat. Il nous dirait peut-être que tout est à rénover et qu'il faut tout enlever pour mettre du gypse. Solution simple, mais qui ne va pas dans le sens d'une restauration. Il nous fallut donc déterminer nos attentes face à une inspection et surtout son impact sur notre décision. Après quelques discussions, nous avons conclu que ce qui nous importait était de détecter des problèmes structurels éventuels.

Notre but étant de faire une restauration de cette maison dans les règles de l'art et non une rénovation pour la mettre au goût du jour; nous avons choisi d'engager une personne spécialisée dans la restauration de maison ancienne au lieu d'un inspecteur traditionnel. Notre choix s'est arrêté sur Michel Martel dont nous connaissions le site http://www.piecesurpiece.com/. Nous savions qu'il offrait à l'occasion ses services comme conseiller de restauration. Nous nous somme dit que ses connaissances et son expertise dans le démontage et le remontage de maison ancienne serait d'une grande utilité pour évaluer la structure, source principale de nos préoccupations. De plus, nous aurions ainsi l'opportunité d'échanger avec quelqu'un de passionné qui pourrait nous partager ses idées et de l'information pour la restauration de notre maison.

L'inspection
Nous avions réalisé une première évaluation minutieuse de cette maison lors de la visite initiale. Plusieurs éléments d'origine s'y trouvaient et étaient encore dans un excellent état. Nous étions complètement charmés donc conscients de notre potentielle subjectivité. Il nous fallait maintenant confronter l'opinion que nous avions de la maison. Au départ, nous étions un peu intimidés, sachant très bien que les maisons sur lesquelles M. Martel travaille sont souvent beaucoup plus anciennes que la nôtre. Nous avions peur d'être les seuls à croire en son intérêt patrimonial.

Michel Martel est un passionné. C'est aussi un verbo-moteur. Rassembler ces deux éléments avec une maison ancienne et vous passerez un excellent après-midi. Compte tenu du débit important d'informations judicieuses, nous avons fortement apprécié avoir filmé le tout.

Nous avons débuté la visite par l'inspection des fondations. Il nous a tout de suite rassurés sur l'état de la structure de pierres. Les petites fentes qui nous inquiétaient étaient superficielles. Le gel et le dégel avaient simplement affecté le mortier. L'absence de chauffage depuis les 2 dernières années avait probablement accéléré le processus. Notre prochain défi a été de comprendre le système de drainage aménagé et réaménagé plusieurs fois au sous-sol. La dalle de béton, englobant maintenant le bas des murs de bois, était constituée de plusieurs épaisseurs coulées à différentes époques. Le constat final fut celui de la non efficacité du rafistolage et la nécessité d'un système de drainage adéquat. Nous avons aussi jeté un rapide coup d'œil à la plomberie, au système électrique et au système de chauffage sans trop nous y attarder en concluant à la nécessité de faire des changements.

Nous sommes ensuite montés au rez-de-chaussée. Il s'est exclamé devant le bon état de conservation des éléments d'origine: les boiseries autour des portes et des fenêtres, les planchers de résineux, les fenêtres à battant d'origine et surtout les plafonds et les murs à caisson. En fait, il nous a beaucoup rassurés. Tout est là et il ne nous reste plus qu'à la mettre en valeur.

Nous avons sollicité son aide afin de planifier la façon de concevoir la cuisine dans cette grande maison qui n'en disposait pas. Il a convenu que c'était un défi important puisqu'à l'époque, une cuisine telle que nous la connaissons n'existait pas. Il nous faudra donc trouver des solutions pour incorporer les facilités modernes dans l'esprit de la maison.

Nous sommes montés à l'étage où nous nous sommes très peu attardés compte tenu de sa ressemblance avec le rez-de-chaussée. Il a observé les traces de rabot visibles sur les planches murales de certaines chambres. Il a à peine daigné regarder la salle de bain horriblement rénovée au goût des années 1980. Ce qui a surtout attiré sa curiosité, c'est la présence de deux escaliers et de la rampe étrangement conçue près de l'escalier de service. Son œil averti a repéré les traces suggérant une ancienne trappe.

Les combles ont ensuite fait l'objet de notre inspection. La nécessité d'une ventilation s'est tout naturellement imposée. L'odeur désagréable nous a également rappelé la colonie de chauve-souris qui a élu domicile sous notre toit et qu'il va falloir déménager. Michel Martel a ensuite soulevé un point qui nous interpellait: l'isolation. Actuellement, environ 3 pouces de brin de scie représentent l'unique isolation des combles. Nous savons que les plus grandes pertes de chaleur se font au niveau du toit. Pour une isolation adéquate, au moins 11 pouces d'isolants en vrac seraient nécessaires. Pour ce faire, le plancher des combles devra être soulevé et par conséquent les solives doivent être modifiées (tout un défi !).

Pour terminer, l'aspect extérieur de la maison a été examiné. Nous pensions que la galerie qui entoure toute la maison était à refaire. M. Martel nous a plutôt encouragés à identifier les structures à réparer et à recouvrir le tout le plus rapidement possible de couches de peinture protectrices. Le mur nord de la maison, celui exposé aux grands vents, était en moins bon état. Les arbres qui poussaient très près de la maison n'aidaient en rien la situation puisqu'ils empêchaient le revêtement de sécher de façon adéquate. Des traces sur le mur montraient que des travaux de réparation avaient déjà été entrepris par le passé. D'autres seraient à venir selon M. Martel. Le toit, en bardeaux d'asphalte, nécessitera quelques réparations mineures. Pour une restauration plus réussie, il aura plutôt avantage à être remplacé par un revêtement de tôle.

Nous ne regrettons absolument pas notre choix de faire inspecter notre maison par une personne sensibilisée à la valeur du patrimoine bâti. Ses conseils judicieux nous ont donné des pistes de réflexion quant à la manière de mettre en valeur le joyau que nous nous apprêtions à acheter.

jeudi 16 décembre 2010

Quel nom donner à la maison?

Traditionnellement, une maison ancienne porte soit le nom de son bâtisseur, soit le nom d'une famille marquante l'ayant habitée pendant quelques générations. Nous ne connaissons pas l'identité de son bâtisseur ni l'année exacte de sa construction d'ailleurs. Par contre, ce que nous savons, c'est que la famille Francoeur y a habité depuis 1881de façon quasi continue. La dernière Francoeur à y avoir habité s'est éteinte en 2008. Nous serions donc portés à utiliser le nom: la Maison Francoeur;  d’'autant plus qu'au sein de la communauté de Saint-Roch-des-Aulnaies, cette maison est associée à cette famille. Toutefois, nous ne sommes pas Francoeur ni l'un ni l'autre et nous n’avons jamais rencontré les membres de cette famille. Nous avons donc un certain malaise à utiliser leur nom, reste à savoir si ce malaise est fondé.

Durant le processus d'achat de la maison nous avons fait des recherches pour en connaître l'histoire.  Sur le site internet du Musée du Bas-St-Laurent, nous avons trouvé une photo de notre maison datant de 1905 - 1920. Au bas de la photo, on trouve la mention Villa des Peupliers. Est-ce que la maison aurait déjà porté ce nom? Il serait alors intéressant de lui redonner le même nom. À cette époque, la route de la seigneurie était bordée de grands peupliers. Ces arbres sont aujourd'hui disparus. Il est toujours possible d'en replanter mais plusieurs années seront nécessaires avant qu'ils ne s'imposent dans le paysage. Est-ce qu'il serait justifié alors de réutilisé ce nom? D'autant plus que rien ne nous assure que la maison a bel et bien été associée au nom de Villa des Peupliers et nous ne connaissons pas le contexte de cette association.
Maison Francoeur entre 1905 et 1920

Nous nous sommes aussi interrogés sur le terme villa. Selon Le Petit Robert, le terme villa est d’origine latine et désigne une ferme ou une maison de campagne. Plus spécifiquement il peut avoir trois définitions :
1-     une riche maison de plaisance en Italie (Cette maison n'est définitivement pas en Italie)
2-     (1827) maison moderne de plaisance ou d'habitation avec un jardin (Pour le jardin, il reste du travail à faire)
3-     (1914) par extension, une voie, impasse bordée de maisons individuelles.

Compte tenu de l'époque de la photo, nous croyons que la troisième définition s'appliquerait davantage à la situation de notre maison et désignerait donc le secteur auquel la maison appartenait.

Une autre option s'offre à nous. Nous savons que la maison a déjà été utilisée comme hôtel bien que  nous ignorions le nom utilisé à l'époque. Nous pourrions choisir ce nom pour notre maison. Des recherches plus approfondies sur cette époque s'imposeraient.

À la lumière de ces réflexions, nous serions donc portés à faire fi de nos hésitations et à choisir le nom de la Maison Francoeur. Que pensez-vous de notre choix?

jeudi 9 décembre 2010

Présentation de la maison

C'est maintenant confirmé, la maison Francoeur nous appartient. Après de longues semaines d'attente,  nous venons d'en avoir la confirmation. Il nous fait maintenant plaisir de vous la présenter.
 
Le style de la maison

La maison a été construite  selon le style Second Empire. Ce style était en vogue entre les années 1850 et 1920. Le style Second Empire se caractérise par un toit mansardé à 2 ou 4 versants (pentes de la toiture), une ornementation travaillée et élaborée, ainsi qu'une grande galerie sur plusieurs façades. Pour sa part, la maison Francoeur est pourvue d'un toit à 2 versants et d'une galerie présente sur chacune des façades. Le besoin d'habiter les combles (le grenier) explique la popularité de ce style avec toit mansardé. Des lucarnes souvent cintrées permettent d'éclairer l'étage, mais dans la maison Francoeur ces lucarnes sont simples. Souvent une petite tourelle vient compléter le décor. Le style Second Empire est l'équivalent français du style et de l'époque anglaise Victorienne. Au Québec, ce style porte le nom de Confédératif, principalement utilisé pour décrire le mobilier.

La construction robuste de la maison, sa grande dimension et le souci de finition dont elle a bénéficié laisse croire qu'elle a appartenu à une famille aisée.





L'intérieur
 
L'intérieur est en grande partie d'origine. Les plafonds ainsi que les murs de tous les étages, incluant une partie du sous-sol, sont à caisson (assemblage décoratif de planches en bois créant des compartiments creux). Les planchers sont en bois résineux (probablement en pin ou en mélèze).  Plusieurs moulures d'époque complètent  le décor. Fidèles  au style du 19e siècle, les fenêtres à 6 carreaux sont en bois à battant. Chacun des étages fait approximativement  1400 pi2. Le rez-de-chaussée comprend un grand salon double, une petite cuisine rudimentaire, un hall d'entrée, ainsi que deux autres pièces. Le second étage est composé de 7 petites chambres ainsi que d'une salle de bain. Cette salle de bain est la seule pièce ayant été rénovée dans le style "moderne". Le sous-sol, en pierre, a été fini en grande partie avec des murs en bois, suivant le style des étages;  Par contre quelques dégâts d'eau sont venus abîmer la base des murs.



 
Finie la période des rêveries, le travail peut commencer....  La première étape : s'installer une chaise berçante et apprivoiser la maison avec un bon verre de vin, question de mieux planifier et de partir sur une bonne note.